Semaine 27.24 (no. 486) | Thomas Dhellemmes, L’Arbre de vie | UH5

Un voile de cendres recouvre les images de Thomas Dhellemmes. Les cendres de la mémoire, la rêverie d’un marcheur tamisant son regard par le filtre de la poésie. Ne pas y voir de regrets ni de nostalgie, plutôt une réflexion profonde sur l’impermanence des choses. La pellicule de son polaroid fixe le cycle de la vie. Comme lui, elle caresse la lenteur et ne se dévoile qu’avec pudeur. Chaque éclosion est un petit miracle. Arrêter la course du temps, prendre de la distance, saisir un signe. L’humanité a autre chose à faire, elle est sans doute passée par là avant de fuir à la hâte. Lors de ses vagabondages silencieux, Thomas Dhellemmes se reconnecte à la terre. Amoureux de la nature et des jardins, leur beauté éphémère le fascine. « Je ne vous demande qu’une chose, c’est d’avoir les yeux grands ouverts » disait Albert Kahn. Dans un tapis de feuilles, il sait isoler la grâce singulière de chacune. Leur décomposition programmée fertilise la renaissance du printemps. Saison après saison, la beauté reviendra, un souffle d’éternité qui ne cesse de l’émerveiller. Caroline Tossan

Semaine n°486, revue hebdomadaire pour l’art contemporain
Text. : Caroline Tossan, Sophie Blandinières
Parution vendredi 05.07.2024
Édition papier, 16 pages, 6 €

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